Février 2014 : retour du SoudanBonjour à tous,
Me voici donc revenu de Khartoum après 10 jours de terrain sur le site de Doukki Gel, ma neuvième mission au Soudan en 20 ans.
C'est la quatrième fois que je vais là bas pour réaliser le suivi photo de la fouille de cet impressionnant complexe religieux et j'avais envie de partager un peu ces journées avec vous…Arrivé le 21 janvier à 3 h du matin à Khartoum, j'ai mis plus de trois heures pour passer mon matériel à la douane. Une galère absolue au terme de laquelle j'ai dû verser une caution de 500 $.
Départ pour le nord… Les trajets se font désormais sur route asphaltée mais la succession des paysages reste fabuleuse : le souk africain d'Omdourman où l'on effectue qques courses alimentaires, le désert de la Bayuda (dans lequel nous nous sommes souvent ensablés lors des trajets sur pistes) avec une halte dans un gawa non loin de Tam-Tam pour se restaurer pour enfin retrouver le Nil avec sa barre verte des palmeraies. Toujours une multitude de pneus éclatés qui "décorent" le bas-côté de la route mais désormais certains peuvent cacher des radars !
Nous sommes très au nord du Soudan, à 550 km de Khartoum et en cette fin de période hivernale il commence à faire un peu chaud dans la journée (37°) mais les nuits fraîches sont réparatrices (17°).
Petit café à 6 h 15 aux bougies (une tradition car il y a l'électricité) pour un départ sur le terrain à 7h. Le soleil n'est pas encore levé mais cela permet aux archéologues de profiter des heures les plus fraîches de la journée.
Préparation du matériel dans la réserve en attendant la montée hypothétique du vent vers 9 h 30 – 10 h, tours de chantier, lecture… Attendre a toujours été un leitmotiv dans ces missions archéoKap ! Déjà 10 h, toujours pas de vent, nous rentrons donc à la maison de fouilles pour le fatour. Le retour se fait vers 11 h et s'il n'y avait pas de brise établie avant il y a peu de chance que le vent monte durant les trois dernières heures qui restent à passer sur le site (les plus chaudes).
La partie "chantier" se termine à 14 h avec retour à la maison pour le déjeuner, puis petite sieste, post-fouille, lessive, rangements etc. La maison de fouilles est bien aménagée (les murs des bâtiments exposés au sud et à l'ouest sont protégés par des auvents) avec une grande salle de travail faisant office de salle à manger. Comme nous ne sommes pas nombreux j'ai une grande chambre pour moi ce qui me permet de m'étaler.
Pas de mouches, justes un peu de nimities (micro-moustiques) en fin de journée nécessitant le port d'une protection pour la tête. De gros bidons remplis d'eau chauffent la journée le long d'un mur et permettent de se doucher agréablement au retour du terrain.
Vers 17 h j'aime prendre un peu de temps pour contempler le Nil depuis le haut de la berge à l'abri des arbres. Une petite barque est amarrée en bas, le chant des oiseaux et le bruit des pompes d'irrigation font oublier la chaise un peu branlante et les nimities, des moments de pur bonheur…
Souper à 20 h 30, conversations archéo, supputations sur les découvertes du jour. L'ambiance est sympathique et chaleureuse. Il est toujours intéressant de voir l'évolution des découvertes depuis mon dernier passage en 2012.
La moustiquaire de lit m'offre enfin un coin tranquille pour la nuit car il est illusoire, à 60 mètres du Nil, d'espérer échapper aux moustiques…
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