La suite...
- Dans la région d'Askja :
Alors celle-là, c'est une séance donc je me souviendrai longtemps!
Pour le cadre déjà. C'est ici que la NASA est venu entraîner ses astronautes à marcher sur la Lune en 1967, deux ans avant de fouler la vraie.
Et pour la suée qu'elle m'a occasionné.
Le vent au sol oscille entre 20 et 30km/h, très irrégulier.
Nous sommes en plein désert de lave, le sol est composé d'un mélange de fine poussière volcanique anthracite, de sable noir plus dense, d'énormes blocs de lave et des tapis de pierres ponce plus clairs.
Le soleil tape (intenable dans la voiture mais il fait plutôt frais lorsqu'on sort).
Je ne suis vraiment pas sûr de mon coup mais je décide de tenter ma chance, ce genre d'environnement n'est pas si fréquent!!
Après une séance de montage déjà épique dans les tourbillons de poussière et debout en plein vent pour ne pas déchirer la toile du cerf-volant sur les cailloux acérés, je laisse partir le cerf-volant qui passe tout de suite au-dessus de ma tête et commence à faire l'essuie-glace, pour contrer je lâche autant de ligne que possible. Il s'éloigne en tirant très fort par intermittence. À une cinquantaine de mètres, je décide d'accrocher la nacelle avec l'aide de Gaëlle mais le temps de l'attraper (la nacelle) et de la fixer, je sens que la ligne se relâche d'un seul coup, je n'ai pourtant quitté le CV des yeux que quelques secondes mais ce petit filou est passé au-dessus de moi et il me dépasse, cette fois-ci pour de bon.
Empêtré dans les lignes de la nacelle prête à partir, je vois mon CV remonter le vent, il m'a maintenant dépassé d'une dizaine de mètres et - phénomène bizarre - la toile claque très fort alors que la ligne ne transmet aucune traction! Soleil + sol noir avec zones plus claires, je pense à un thermique (puissant!).
Je laisse la nacelle dans les mains de Gaëlle et recule en ramenant de la ligne au moment où le CV décide de changer de direction et décrit un demi-cercle pour repartir d'où il était venu. La ligne se retend, le CV change à nouveau de direction, décrit une deuxième arc de cercle plus serré puis se stabilise en tirant. Pfou...
Je reviens au niveau de Gaëlle qui tient toujours la nacelle, on met la pile, on déclenche la GoPro et on laisse filer! Advienne que pourra.
Ca monte. Vite. Puis plus rien et le CV recommence à divaguer, je ramène la ligne, récupère la nacelle et attends que ça reparte.
Ca repart. Autant vous dire qu'à ce moment là la raison me disait d'abandonner mais je veux ramener une image de ce désert!
La nacelle repart. Je laisse filer tant que ça tire et déroule presque la totalité de mes 250m.
En fait, le CV n'a jamais été stable plus de 2mn d'affilé. Il part à droite, à gauche, tire comme un mulet, s'effondre. Avec presque toute la ligne déroulée et la nacelle se balançant à 150m d'altitude, il recommence à me dépasser, traînant sa ligne derrière lui. Il est 10 mètres, 20 mètres derrière moi et fait demi-tour en plongeant légèrement vers le sol, retrouve la tension de la ligne et boucle son premier cercle avant d'en entamer un second. Je décide de mettre fin à cette séance qui tourne au vinaigre et abat la ligne aussi vite que possible sans quitter le CV des yeux, faisant quelques pauses lorsque il remonte trop à la verticale. Mes doigts tétanisent.
Je récupère enfin la nacelle et atterris sans rien casser. Rhaaaa....
Les deux photos sont issues de la même séance, sur la deuxième, je me rends compte à l'instant qu'on aperçoit un motard plus loin sur la piste, c'est peut-être ma préférée avec celle du cratère.
Cela fait donc 6 séances, ce qui est plutôt correct pour un voyage très dense de trois semaines et 3500km!
Avec un peu de pratique une séance nous a pris 30mn du début du montage jusqu'au rangement du matériel dans le coffre.
Rx