Bernard Noël m’avait prévenu, la photo aérienne par cerf volant en Egypte n’est pas une affaire à prendre à la légère.
Depuis plusieurs mois je fais le siège des ministères de la Culture, des Antiquités Egyptiennes et de l’Intérieur sans oublier la police touristique, les forces armées, l’office du tourisme, le service culturel de l’Ambassade d’Egypte à Paris, mais en vain je n’arrive pas à décrocher le sésame qui me permettra de faire décoller mon cerf volant aux pieds des Pyramides.
Même le concierge clé d’or du Four Seasons au Caire (qui a pourtant ses entrées à la présidence) n’obtiendra pas gain de cause. Qu’importe j’emporte quand même le strict minimum au cas où…
Les Pyramides, on oublie, trop de sécurité, qu’importe deux kilomètres au sud il ya une piste dans le désert qui longe l’enceinte du parc des Pyramides mais bien évidemment si le vent était au RV, la pollution et le smog aussi…
Plus tard c’est depuis le Steam Ship Sudan, le seul bateau à vapeur (1921) qui croise encore entre Luxor et Assouan, que je négocierai le décollage de mon cerf Volant. L’agent de sécurité à bord, malgré son AK47 chargée est sympa et me laisse le champ libre pour une session très plaisante ; le bateau avance à 6 nœuds contre le courant du Nil qui file à deux nœuds, notre vitesse réelle est de 4 nœuds. Nous avons un vent arrière qui souffle à 10 nœuds et donc un vent relatif de 6 nœuds qui pousse le Cv vers l’avant du bateau. Je souhaitais faire des vues à basse altitude et assez loin du bateau, or avec un delta, la nacelle a tout de suite tendance à grimper. Il me fallait calculer le moment ou la rotation de la nacelle me permettrait d’être assez loin et pas trop haut pour qu’en auto KAP (en mode intervalomètre 2 secondes) je puisse faire les images que je souhaitais et je laissais alors filer la ligne, le poids de la nacelle dirigeant le CV et son chargement à l’altitude et distance souhaitées. Après une demie rotation je ramenais la ligne pour recommencer la maneuvre une dizaine de fois en espérant que dans le lot de photos je trouverai mon bonheur.
Arrivé à Assouan, j’obtiens du Old Cataract hôtel l’autorisation de décoller depuis les jardins pour faire des images de l’île éléphantine de l’autre côté du Nil, mais par 47° C en plein cagnard avec un vent chaud aux allures de sèche cheveux géant et 10% d’hygrométrie, je renonce et je réalise que les missions de Bernard Noël même si elles ont lieu en hiver sont loin d’être de tout repos… Sans oublier cette micro poussière de sable et de limon sec qui a raison des emballages les plus étanches.
Quelques images
Kap on the Pyramids in Gizeh, Egypt. by Pierre Lesage, on Flickr
KAP on the Nile, Egypt. by Pierre Lesage, on Flickr
KAP on the Nile, Egypt. by Pierre Lesage, on Flickr
Les deux dernières images ont été réalisées avec une Go Pro 4 Black modifiée avec une optique rectilinéaire grand angle (105°)
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