Hier après-midi, j'ai bien pensé devoir dire adieu à mon fidèle delta rouge 2m². J'avais programmé une séance avec pour sujet les Tours de Carbonnières. D'un parking, un sentier d'environ 200m descend à travers bois vers les tours ( bonjour la remontée, Pffiu! ). A mi-chemin, un belvédère offre une jolie vue sur ces tours en contrebas. Arrivé au pied des tours, je constate qu'il n'y a pas de vent ( 15/20kms/h sont pourtant annoncés à cette heure-là ). Je prépare quand même mon delta avec sa fuzzy-tail, pour au moins faire quelques photos-souvenirs style " Wirth was here ". Le vent n'arrivant pas, je décide à regrets de remballer mon matériel. Je détache la fuzzy-tail et la range dans mon sac à dos. Je sors le spreader de ses goussets, et replie le delta. C'est à ce moment-là que le vent se lève, suffisant pour faire bouger les branches. Sans prendre le temps de raccrocher la fuzzy-tail, je remets le spreader et lance le delta dans le vent. Il prend un peu de hauteur en s'écartant perpendiculairement à l'alignement des tours. Je déroule de la ligne pour éviter les turbulences, et tente de faire monter le delta plus haut. Ce qu'il fait puisqu'il se met aussitôt à tournoyer juste au-dessus de ma tête. Je déroule encore de la ligne, espérant qu'il va reculer et prendre un angle plus rassurant. Rien à faire, il vole comme pris dans un thermique. Je n'ai d'autre solution que de rembobiner la ligne pour le ramener au sol. Sauf qu'à un moment, il n'est plus soutenu et tombe sous son propre poids. A la main je ramène la ligne aussi vite que possible, mais elle finit par se poser mollement sur des épineux ( de ceux que les anglophones appellent "wait a bit "). Je n'ai plus le contrôle de mon delta qui vient se coller contre les épineux, à 3mètres de moi, donc hors de portée. Je cherche un morceau de branche pour essayer de l'attraper. Rien à faire. Je cherche et trouve enfin une branche plus longue pour en faire une canne à pêche. D'abord je n'attache qu'un morceau de ligne avec un " noeud coulant " au bout, espérant accrocher un gousset du spreader. Le noeud s'accroche aux épineux, mais surtout pas au spreader. Je mets un bout de ligne plus long au bout de la "canne" et fabrique un "hameçon" avec un morceau de branche. Après plusieurs tentatives, j'arrive à accrocher le spreader, mais " l'ardillon de l'hameçon " est trop souple et le delta trop bien accroché. Je fabrique un autre "hameçon" plus costaud. Plusieurs fois l'ardillon frotte contre le spreader que je vois en transparence, mais ne l'accroche pas. Je dois me reposer de temps en temps, car la canne à pêche en branche d'arbre véritable devient vite lourde à bout de bras. 3 randonneurs qui cherchent des sentiers de randonnée arrivent. Un monsieur essaie à son tour ma canne à pêche. Mais c'est moi finalement, qui réussit à accrocher le spreader et à doucement ramener le delta à portée de main. Encore un peu d'effort pour décrocher la ligne de la quille, le delta des épineux. et il retrouve enfin la terre ferme. Il m'aura fallu batailler près de 2 heures pour récupérer mon delta. Ma témérité a bien failli me le faire perdre à jamais. Si je dois refaire une séance de pêche au cerf-volant, j'espère que ce sera en bord de mer pour attraper des poissons.
Le cerf-voliste jura mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus
Tours de Carbonnières ( Corrèze) . by CODYFAN1, sur Flickr
Tours de Carbonnières 2 . by CODYFAN1, sur Flickr
Tours de Carbonnières 3 . by CODYFAN1, sur Flickr
Michel