On se trimbale des règles qui datent de Mathusalem et dont plus personne ( à part quelques-uns qui passent leur vie à cela ) ne se souvient et dont on n'a plus grand chose à faire.
Un de nos inspecteurs nous disait d’ailleurs qu’il ne s’agissait pas à proprement parler de « règles » mais de « constats de régularité ». S’il s’agissait de « règles », il ne devrait pas y avoir d’exceptions.
Pourquoi par exemple un "cuissot" de chevreuil et un "cuisseau" de veau ne s'écrivent-ils pas de la même manière alors qu'ils représentent le même morceau de viande ?
L'étymologie les gars !
On vit dans un pays où on aime bien ( enfin certains
) se compliquer la vie et faire les choses d'une drôle de façon : lors des dernières réformes de l’orthographe, les nouvelles « règles » ne remplaçaient pas les anciennes, elles s’y ajoutaient ( certainement en suivant le concept bien connu de « deux pour le prix d’une » ) : maintenant on peut écrire « un cuisseau de chevreuil ». Aïe Mérimée va pas être content !
Mais bon, si quelqu’un l’écrit encore « cuissot », c’est correct aussi. Ouf : Mérimée est satisfait.
L'autre jour, à la radio, quelqu'un en parlait ( en s'appuyant sur les propos de Roland Barthes dont parle JC justement ) et disait qu'une langue, naturellement, se modernisait, se simplifiait en se débarrassant de ce dont elle n'a plus besoin, en s’émancipant de règles ou d’usages qui n’avaient plus lieu d’être. Mais que la notre s'est retrouvée figée du côté du 16ème/17ème ( siècles, pas arrondissements
).
Une comparaison a été faite avec la musique en parlant du solfège comme d'un hold up de l'écriture musicale par les hautes sphères de la société alors qu'existaient d'autres formes d'écritures qui ont été depuis remises au goût du jour ( les tablatures,... ).
C'est sûr "éléfan" ça fait bizarre... mais allez lire du Rabelais dans le texte en Français ancien... Par le passé, il y a déjà eu des coupes franches dans notre langue et apparemment tout le monde s'en est porté mieux.
Mais bon on a déjà eu ce débat.
Nous devons malheureusement faire avec l'orthographe qu'on nous impose et à laquelle nous sommes habitués, malgré tout.
Et je suis d'accord que lorsque l'on n'en tient plus compte, ça devient parfois illisible ( pas ici rassurez-vous ) ou en tous les cas cela ne facilite pas la compréhension.
Parfois, c’est vrai que quand on ne comprend pas ou mal, ça peut prêter à confusion.
Dans nos petites classes c’est pareil mais c’est par l’oral que ça passe… ou pas.
Hier une gamine de ma classe m’a dit que sa mamie avait perdu ses « dents ». Je me suis dit que ça ne devait pas être pratique. Mais quand elle a précisé qu’elle avait froid aux mains, ça a tout de suite été plus clair.
Dans une classe à côté, ils parlaient du nom des mois de l’année. Arrivé au mois de juin, un des élèves a pris la parole pour dire que ce mot là, il connaissait et que quelquefois ses parents en fumaient…
Pour conclure, faisons gaffe à l'orthographe afin de rester lisible et compréhensible mais soyons indulgent : des fautes, tout le monde en fait