de spirit42 le Jeu 20 Août 2015, 14:15
Bonjour,
Sujet très intéressant sur le papier mais dans les faits, je distingue quelques écueils à première vue. J'ai contribué de temps en temps sur le forum. Cela fait 6 ans que je fais de la photogrammétrie terrestre et aérienne (cerf volant, perche, ballons, et plus récemment drone). Sur ces 6 ans j'ai fait un doctorat en géomatique (SIG) avec comme spécialité la photogrammétrie et l'usage des données 3D en ingénierie (génie civil, infrastructure ferroviaire, hydraulique, analyses environnementales). J'ai pu collaborer avec de nombreux chercheurs pendant ma thèse du CNRS, de l'ENSG,... et apprendre énormément.
Je vais essayer de résumer rapidement mes première remarques mais on pourra échanger plus longuement par MP.
1 la photogrammétrie sous marine : pas de problème de faisabilité, ça fonctionne très bien car pour faire la 3D on se base sur des points en communs sur les images et les particules en suspension qui pourraient être présentes dans l'eau ne gêneront pas la reconstruction.
2 pour la partie KAP : 8h de vol, pourquoi pas, mais pour réaliser par la suite la cartographie de l'atoll par photogrammétrie il va y avoir des problème à cause des variations de lumière. Pour faire de la photogrammétrie il faut une maîtrise parfaite de l'exposition et de la balance des blancs (travailler en mode manuel) pour corriger les effets dus aux ombres portées. Quand il y a trop de variations, impossible de faire une reconstruction (peut être qu'en déclenchant en .raw et en faisant un post traitement manuel des clichés on pourrait s'en sortir à voir...). De plus la photogrammétrie n'aime pas les angles, il faut être le plus parallèle possible de l'objet photographié sinon on génère des erreurs d'angle lors de la reconstruction topographique, je doute que le picavet ou le pendule suffise à corriger les oscillations.
3 pour la partie photogrammétrie : pour le sous marin je ne m'avancerai pas. Pour la carte des atolls ça devrait fonctionner (bien entendu en limitant le nombre de clichés en entrée car pour traiter 8h d'acquisition il va falloir une énorme machine de calcul). Etant donné que ce sont des îles avec beaucoup de végétation il sera nécessaire de réaliser des relevés topographique au sol car l'information d'altitude sera faussée sinon lors de la reconstruction 3D.
4 pour la partie photo, j'ai aussi débrayé un appareil pour faire de l'infrarouge en plus de visible, selon mon avis l'idéal serait d'avoir les deux boîtiers similaires en infrarouge comme en visible car ensuite en SIG superposer des images qui n'ont pas la même résolution (en m/pixels) est plus compliqué. J'ai des contacts à IRSTEA qui ont travaillé sur la question si besoin.
5 pour la topo : comme le dis fly87 s'ils disposent de deux GPS il ne devrait pas y avoir de problème. Un tourne en base en continu sur un point fixe, l'autre tourne en mobile et en post-traitement on corrige le signal du mobile par rapport à la base. A savoir que plus la base tournera longtemps, plus la précision sera bonne (3h minimum, suivant le type de GPS bien entendu). Attention au GPS avec le couvert forestier, c'est générateur de masques, il faudra donc que la base soit dans une zone dégagée. Après il faudrait savoir si les données GPS sont uniquement utiliser pour géoréférencer les cartes, ou s'ils prévoient de poser des cibles pour les utiliser lors du calcul de l'aérotriangulation en photogrammétrie. A choisir si c'est utilisé pour faire le modèle photogrammétrique je prendrais à leur place une station totale.
Voilà pour mes premières remarques, pas de problème pour donner des compléments sur une partie ou une autre.
En m'excusant pour la longueur de mon message.
Volantes salutations.
Gaëtan CURT
Doctorant en géomatique et écologie du paysage
ISTHME UMR EVS 5600 CNRS
Université Jean Monnet Saint-Etienne
Pôle Régional d'Ingénierie de Lyon SNCF
Groupe Etudes Générales Hydrologie Environnement
gaetan.curt@sncf.frgaetan.curt@gmail.com