Véritable marathon cervolistique, ce circuit de trois festivals en trois semaines à Satun en Thailande, à Pasir Gudang en Malaisie et à Kabong sur l’île de Borneo dans la province de Sarawak regroupait une centaine de cervolistes originaires de 40 pays qui ont pris de 8 à 10 vols, fait plus de 1000 bornes en bus et été accueillis par des feux d’artifice, des elections de Miss, de (longs) discours, des spectacles folkloriques et jusqu’à 350 000 personnes le soir de l’ouverture du festival à Pasir Gudang, oui la foule des grands soirs !
Retour sur la scène internationale après deux ans de pandémie et de frontières fermées, Satun fêtait sa 42 ième édition, Pasir Gudang sa 25 ième édition et Kabong sa 3ième édition.
Aujourd’hui, à l’instar d’un centre commercial parisien qui affichera les mêmes marques qu’un centre commercial à Rio ou Tokyo, les festivals de cerf-volant présentent les mêmes raies, trilobites, pieuvre, méduses, requins tous made in China sous licence de Peter Lynn NZ que ce soit à Berck, à Narbonne, Doha ou Kabong et c’est dommage, la mondialisation a gommé la production locale mais fort heureusement en Asie, les traditions demeurent et souhaitons-le, continueront de se transmettre.
Les organisateurs ou leurs sponsors veulent du public et le public veut du spectacle…difficile pour un petit delta de rivaliser avec des « machins de 30 ou 40 à metres de long et ce qui est amusant c’est que l’égo du cervoliste de « gonflables » est proportionnel à la taille de son cerf-volant… il se considère maitre du terrain et ignore royalement les petits cerf volant » à stick », qui a ses yeux n’ont rien à faire là et en trois semaines de festival j’ai plus cassé qu’en dix ans… Bon c’était aussi de ma faute j’aurais du aller voler loin, au bord du terrain….
Autre constat intéressant, le cerf-volant traditionnel et ce, quel que soit son origine est avant tout affaire d’équipes tant pour la fabrication que pour l’envol, le cerf voliste moderne qui fait voler des engins contemporains lui, est généralement seul. Le cv moderne ne réunit plus, il isole.
Je participais en tant qu’aérophotographe mais je faisais aussi voler quelques créations artistiques de Michel Gressier. Satun et Pasir Gudang sont à l’interieur des terres avec des vents rafaleux et instables, quant à Kabong les thermiques du matin laissaient la place à une belle brise de mer bien établie l'apres midi. Dans ces conditions, pas simple de faire des images sans trop de dégâts, voici qq résultats.
Je prépare un « papier » plus conséquent sur l’ambiance d’un festival en terre musulmane, sur l’hebergement, la gastronomie locale mais aussi sur l’extraordinaire tradition du Wau, « cerf volant Malaisien »… A bientôt