Bonjour à tous,Me voici donc revenu de cette 6 ème mission "archéo-KAP" au Soudan et il est toujours aussi difficile de se ré-acclimater au retour.
Comme promis, je vous propose un petit résumé de cette mission de rêve avec des photos sous forme de Gif animés.Comme je l'avais déjà dit sur ce forum, j'ai quelque peu galéré pour partir avec tout mon matériel mais la chance était avec nous ! Comme toujours, malgré des lettres officielles, j'ai eu de longs et délicats problèmes de passage en douane avec mon matériel. J'ai mis près de 2 h à tout sortir à Khartoum !
Le voyage La construction de routes asphaltées entre Khartoum et Wadi-Alpha ainsi que dans les transversales des déserts du Nord a révolutionné les transports en voiture. La carte ci-dessous vous donnera une idée du trajet effectué.
Les routes sont étroites pour leur importance stratégique et commerciale, mais bonnes, bien construites, ce qui permet de relier Khartoum à Saï (750 km) en un peu plus de 8 heures contre 48 lorsque l'on avait que de la piste. Certes c'est moins poétique car on est en général assez loin du Nil, mais tellement plus confortable pour la voiture et les passagers. On s'est beaucoup relayé au volant de notre petit 4x4 car on fatigue vite avec le bruit, la luminosité, les vents de sable avec une vigilance permanente à la recherche des obstacles potentiels sur la route (chameaux, chèvres, hommes, trous ou tas de pierres, pneus éclatés etc.). Les routes reprennent souvent le tracé des anciennes pistes et il n'est pas rare d'en retrouver des vestiges comme les grandes balises kilométriques de la fameuse "route de la mort" entre Atbara et Kérima. Au total un peu plus de 2500 km en trois semaines pour relier les trois sites archéologiques que nous devions photographier : El Hassa, Saï et Sedeinga
Vie Quotidienne Je quitte à chaque fois ce pays avec nostalgie : la gentillesse et l'accueil des gens, les haltes en bord de route pour boire un thé du café à la cardamone ou un pepsi, les paysages de désert à perte de vue lors de la montée vers le nord ou la traversée entre les grandes boucles du Nil, la barre verte des cultures et des palmeraies au bord du fleuve, le bruit si caractéristique des pompes mono-cylindre utilisées par les paysans pour irriguer leurs champs et qui rythme le temps à l'instar d'une horloge, les traversées du fleuve sur les pountons et ces merveilleux levers de soleil à cheval sur les montagnes, le désert et le Nil. Que de bonheur !
Les conditions de travailCompte tenu de la durée du séjour (19 jours) et des délais de route, il n'était pas possible de rester très longtemps sur chaque site et les aléas météorologiques ont donc sérieusement perturbé les prises de vues.
Nous aurons à peu près tout eu, de l'absence totale de vent au Haboub (vent de sable) ce qui nous a parfois contraint à faire des photos en luminosité un peu limite. Janvier aurait été plus favorable mais en raison du référendum pour la partition de la province du Sud Soudan, il était plus sage de travailler en décembre.
Lors de notre retour vers Khartoum, lors de l'étape habituel à Kerma, l'archéologue Suisse Charles Bonnet a souhaité que nous prenions des photos de ses dernières fouilles à Doukki-Geil (site déjà photographié en 2006).
J'avoue que ce n'est pas toujours bien facile de s'intégrer en quelques jours à une équipe archéologique présente sur place depuis un ou deux mois, mais bon … entre la mise en place de l'intendance, la lutte contre les moustiques ou les nimities (micro-mouches), les dépannages de matériel des équipes (éclairage solaire, électricité, menuiserie, plomberie), les vérifications régulières de la force du vent et enfin le travail tant attendu sur le terrain, le temps passe vite.
Avec l'habitude, la gestion de l'alimentation, de l'eau de boisson et de toilette ne pose plus trop de difficultés mais cette année les équipes utilisaient de l'eau du Nil non filtrée pour les douches ce qui n'était pas très raisonnable en raison des risques encourus.
Comme lors des missions précédentes j'ai pris soin des équipes et fait quelques consultations médicales. Cette année j'ai hélas dû donner un avis sur les difficultés motrices (jambes) du garçon du cuisinier de la mission de Saï (10 ans) : à priori séquelle d'une poliomyélite importante. Avec des dessins on a tenté d'expliquer au papa comment faire de la rééducation-musculation, seule solution pour redonner des capacités d'effort.
Suite et fin dans le message d'après !