La netteté est une notion complexe car physiologique.
J'ai essayé de l'expliquer sur les pages de mon site dans le chapitre photographie.
http://becot.info/photo/francais/&photo.htmAprès les pages essentielles, mais pas indispensables sur la netteté, il y a une page sur les applications des concepts de netteté. Dans cette page, il y a une partie sur le bougé de l'appareil, qui en fait ne traite que du bougé en rotation (très curieux, vous ne trouvez pas!).
Voici donc le petit exercice pour savoir à quelle vitesse d'obturation on peut descendre quand la rotation en continu est d'un tour en 1 mn.
Évidemment, plus la focale est longue et plus l'image risque d'être floue. Plus il y a de pixels, et plus il faut une vitesse d'obturation élevée.
Prenons donc un angle de champ horizontal A = 65° qui correspond à une focale équivalente de 28mm et un nombre de pixels I = 4000.
Une des formules proposées est: w > t x 360 x I / 2,5 x A dans laquelle t est le temps d'obturation en secondes et w le nombre de secondes par tour.
Ceci donne 60 > t x 360 x 4000 / 2,5 x 65 ou encore t < 1 / 147,7 (ou 0,00068 s soit 0, 68 ms) ce qui, en arrondissant fait 1/150 ème de seconde
En exprimant ceci nous supposons que la nacelle ne subit aucun autre mouvement.
Prenons un pendule de longueur L = 0,80 m qui se balance d'un angle B = 30° de part et d'autre de la verticale. La vitesse maximale S atteinte au passage à la verticale est S² = 2 x g x L x ( 1- cos B = ) avec g = 9,81.
Ceci fait donc S² = 2,1 d'où S = 1,45 m/s soit 5,2 km/h
Que ce soit l'appareil qui se déplace transversalement ou bien que ce soit le sujet, cela revient au même. La partie suivante sur la page applications traite ce cas (encore très curieux, n'est-ce pas?).
On y trouve la formule t < c x H /(F x S) dans laquelle c est la dimension du cercle de confusion de l'imageur, H la distance de l'objet et F la focale. Sur un appareil numérique compact nous pouvons prendre la valeur moyenne c = 0,005 et la focale de 5,6 mm équivalente à un 28 mm. Un objet proche sera considéré à une distance de 100m.
La formule devient donc t < 0,005 x 100 / (5,6 x 1,45) soit t < 0,06 s ou encore 1/16 s mais si le pendule n'est pas amorti et que l'angle va jusqu'à 60° on obtient alors S = 7,8 m/s soit 28 km/h. Dans ce cas, le temps d'obturation est t < 0,0114 ou encore 1/87.
Ces valeurs paraissent basses. Effectivement, et il suffit de faire se balancer une nacelle sans aucun autre mouvement et de déclencher pour le vérifier. En fait, il y a surtout sur la nacelle de brusques accélérations qui sont bien plus fortes, et qui provoquent les bougés que nous retrouvons sur nos clichés. Le balancement en est la conséquence et l'amortissement. Si une nouvelle accélération se produit alors il pourra y avoir une diminution, ou bien amplification selon la conjonction de ces deux mouvements au moment du déclenchement. La vitesse d'obturation devra être 2, 3 ou 4 fois plus rapide pour contrecarrer ces situations.
Ainsi, ce que dit Laurent est juste, ceci en est la preuve. Les mouvements inattendus de la nacelle sur le fil sont bien plus ennuyeux que la rotation ou que les mouvements d'amortissement comme le balancement.